Né à Bologhine en 1923, Ali Ali-Khodja porte en lui un héritage remarquable en tant qu’arrière-petit-fils du dey d’Alger. Malheureusement, son père décède lorsqu’il n’a que quatre ans. À cette épreuve précoce, il trouve refuge auprès de ses oncles, Mohamed et Omar Racim, qui ne se contentent pas de veiller sur son éducation, mais qui lui enseignent également les fondements des arts visuels. En 1937, il intègre l’École des beaux-arts d’Alger, où il approfondit ses connaissances en peinture.
Ali Ali-Khodja est considéré comme l’un des doyens des peintres algériens modernes. Son parcours artistique commence avec l’étude de la calligraphie et de l’enluminure, où il excelle, notamment dans la miniature et la céramique. Plus tard, il marquera les esprits par ses somptueuses peintures à l’huile. Il fait son entrée sur la scène artistique en exposant aux côtés d’artistes éminents de son époque. En tant que directeur du musée des arts et traditions populaires, il contribue à préserver et promouvoir le patrimoine artistique algérien. En 1961, il intègre l’école des Beaux-Arts en tant que professeur de décoration, où il forme plusieurs générations d’artistes, jouant ainsi un rôle clé dans la période post-indépendance jusqu’en 1994.
Membre fondateur de l’Union nationale des arts plastiques (UNAP), Ali Ali-Khodja présente une dizaine de ses œuvres au premier festival panafricain d’Alger en 1969. Un an plus tard, il remporte le grand prix national de peinture, suivi par la médaille du mérite national en 1987, consacrant ainsi sa place exceptionnelle dans le monde de l’art en Algérie.
Ali Ali-Khodja est profondément influencé par ses oncles Racim. Entre 1943 et 1950, il se consacre principalement à la création de miniatures illustrant la vie quotidienne dans le vieux Alger. À partir de 1962, son art évolue vers la représentation des paysages du Sahel algérois, avant de se tourner vers l’aquarelle au début des années 1970. Il explore le thème des animaux entre 1974 et 1977, puis se lance dans l’expérimentation de la gravure. À partir des années 1980, il se consacre à l’abstraction, créant des œuvres d’anthologie sur toile, cuivre ou or, telles que “Chemin spatial et diffraction” en 1984, ou “Fusion” et “Scintillement” en 1986.
Parmi ses nombreuses réalisations artistiques, on compte une trentaine de timbres-poste, témoignant de la diversité de ses talents. Il a notamment créé le premier timbre algérien commémoratif en juillet 1963, pour célébrer le premier anniversaire de l’indépendance. En 1965, il dessine les armoiries de la ville d’Alger, sa ville natale, où il s’éteint en 2010, laissant derrière lui un héritage artistique prestigieux qui continue d’inspirer et d’émerveiller.