Début d’un été caniculaire au suspense intense !

Le bulletin météorologique spécial (BMS) annonçant la canicule, émis samedi dernier, reste en vigueur, marquant ainsi le premier épisode d’une série estivale brûlante. Tous les Algériens ont été confrontés hier à une vague de chaleur qui n’a épargné aucune région du pays. Des températures «exagérément» saisonnières ont été relevées de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud, suscitant des discussions dans tous les domaines.

Aucune wilaya n’a échappé à cette fournaise. Dans la région d’Alger, l’une des plus clémentes du pays, des pics de température atteignant 42°C, voire 46°C, ont été enregistrés çà et là, relayés par les réseaux sociaux pour témoigner de l’inquiétant réchauffement climatique qui progresse à pas de géant, défiants les prévisions les plus pessimistes.

Le BMS émis par l’Office national de la météorologie (ONM), valable jusqu’à la fin de la journée d’aujourd’hui, place de vastes régions du pays en vigilance «orange». Le BMS précise que «les températures maximales prévues peuvent atteindre les 49°C, tandis que les températures minimales oscilleront entre 36°C et 39°C». L’ONM se trouve en deçà de la perception de la population. Les centres de santé, les hôpitaux et les services de la Protection civile s’attendent à des conséquences immédiates sur les personnes atteintes de maladies chroniques.

Le BMS canicule, émis samedi dernier, reste donc en vigueur, marquant ainsi le premier épisode d’un feuilleton estival caniculaire, avec son lot d’urgences sanitaires, de coupures de courant plus ou moins longues causées par ces conditions climatiques extrêmes, et surtout l’annonce d’horribles incendies forestiers. Les Algériens gardent encore en mémoire les incendies criminels de l’été 2021 qui ont causé des dizaines de décès.

Cette année, les autorités centrales ont déployé d’énormes moyens pour faire face à toute éventualité. Ainsi, l’État a affrété six avions bombardiers d’eau auprès du Chili. Un avion gros-porteur a été mobilisé et pas moins de 10 aires d’atterrissage ont été aménagées dans 10 wilayas. L’objectif est de réduire au maximum les délais d’intervention.

Au sol, environ 65 colonnes mobiles de la Protection civile, composées de 3 770 agents et de 650 camions-citernes de tous types, seront déployées. Au total, pas moins de 15 000 agents de la Protection civile seront mobilisés. Du côté de la Direction générale des forêts, 387 tours de contrôle, 544 brigades mobiles, 748 ateliers de travail avec 8 294 agents prêts à intervenir en cas d’urgence extrême, équipés des moyens nécessaires, sont également prêts à agir.

Les autorités centrales ont également multiplié les campagnes de sensibilisation auprès des populations vivant à proximité des massifs forestiers. La préservation du patrimoine végétal contre les incendies est une priorité pour les pouvoirs publics depuis des mois, notamment avec l’apparition précoce des premiers feux de forêt en mai dernier.

Cela a été une sorte d’alarme pour les éléments de la Protection civile et un test grandeur nature de l’efficacité du dispositif mis en place. Les résultats étaient satisfaisants, car les départs de feu avaient été rapidement repérés et combattus en un temps record. Cependant, les premiers signes d’efficacité du dispositif ne garantissent pas nécessairement un été tranquille.

Comme en 2021 et avant, les départs de feu sont imprévisibles et des conditions météorologiques défavorables avec des vents violents et des températures caniculaires peuvent remettre en question tous les calculs. Jusqu’à présent, aucun incendie majeur n’a été signalé, à l’exception d’un feu qui s’est déclaré dans des oasis à El Ménéa et Timimoun, détruisant 750 palmiers et une vingtaine d’arbres fruitiers.

Cependant, cette journée sans catastrophe majeure signalée dans les vastes massifs forestiers du pays ne signifie pas que l’alerte est levée. Celle-ci demeure en vigueur jusqu’au moins demain, alors que les températures restent très élevées. L’ONM prévoit une légère baisse et maintient ses consignes de prudence extrême.

Cela signifie que le pays est entré hier dans une phase compliquée et dangereuse, tout comme les autres régions bordant la Méditerranée. Aucun territoire n’est épargné et le risque est présent partout.

Les moyens déployés pour lutter contre les incendies n’auront véritablement de sens que si la société civile s’associe à cette lutte sans merci, qui durera plusieurs mois avec des épisodes de forte intensité.

Par conséquent, le ministère de l’Intérieur invite cette société civile à «contribuer activement aux campagnes de sensibilisation en respectant les consignes des autorités compétentes en matière de prévention, dans le but de préserver les vies et la richesse forestière».

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